Rencontre avec la famille royale [Pv Zelda]

Non mais quel ennui... la pluie s'abattait impitoyablement sur le royaume depuis quelques temps déjà. Il était impossible de sortir de sa demeure sans en revenir trempé jusqu'aux os. Il n'y avait rien à faire, par un temps pareil, alors il fallait trouver une occupation qui saurait nous divertir pendant un certain temps, jusqu'à ce que la pluie ne cesse de tomber en rafales.

Le vent fit claquer les volets de l'une des grandes fenêtres du couloir, ce qui fit inévitablement sursauter Zelda, qui passait par là par simple hasard. La jeune femme posa une main sur son coeur qui battait rapidement sur le coup de la surprise, tentant de se calmer en réalisant que ce n'était que les grandes rafales de vents qui avaient causé ce phénomène. S'étant arrêtée pendant un instant, la princesse en profita pour observer l'extérieur. La vitre embrouillée par les gouttes de pluie qui ruisselaient de haut en bas ne la laissait entrevoir qu'une vision floue de ce que la cour du château avait réellement l'air.

Pourquoi cette vision trouble la remplissait-elle d'une grande tristesse? Difficile à dire. Il était très probable que ce soit lié à un évènement passé, assez lointain pour qu'elle ne s'en souvienne pas. Mais elle ne s'attarda pas sur cette question existencielle absolument inutile, elle avait de plus urgentes choses à s'occuper, présentement.

Elle reprit donc sa marche à travers le couloir. À un moment, elle crut entendre le tonnerre gronder tel une bête. Étrangement, cela la rendit nerveuse. Ne nous cachons rien : Zelda n'apprécie pas tout particulièrement les orages, ils la rendent nerveuse. Elle accéléra donc le pas, ses cheveux blonds cuivrés flottant derrière elle alors qu'elle souleva légèrement le devant de sa robe pour éviter de s'y prendre les pieds et chuter sans le vouloir.

Ses pas la menèrent jusqu'à la grande bibliothèque du château. Comme elle aimait venir ici ! Tous ces livres, sources de savoir... elle savait pertinement qu'elle ne pourrait probablement jamais prendre de son précieux temps pour lire, mais elle profita du calme du moment pour s'y infiltrer en douce. Elle poussa avec peine la grande porte en bois qui en bloquait l'entrée, puis la referma derrière elle en un grincement qui lui sembla plutôt... sinistre.

La pénombre qui régnait n'était pas trop omniprésente, il y avait tout de même une certaine lumière, mais juste au cas, Zelda fit apparaître une minuscule sphère de lumière dans sa main pour éclairer ses pas. Il n'en prit pas plus longtemps pour la princesse de remarquer qu'elle n'était pas seule dans l'immense salle... S'approchant tranquillement de l'inconnu en lui adressant un regard méfiant, elle lança:

" Qui êtes-vous? Je ne vous ai jamais vu ici auparavant... "

Elle s'immobilisa ensuite où elle était, gardant une certaine distance de l'inconnu. Pas question d'arriver trop près avant de savoir s'il est un allié ou un ennemi...

La princesse n'eut point le temps de répliquer à ces paroles qui, selon son intuition, cachaient des intentions quelques peu malsaines. Elle ne put placer mot car son interlocuteur disparut sous ses yeux, devenu invisible par un sort dont elle l'avait vu marmonner les paroles. Elle se tourna de tous côtés en tentant de comprendre où il a bien pu aller, jusqu'à entendre la grande porte de la bibliothèque s'ouvrir en son grincement sinistre typique. Sans réfléchir, elle fonça vers celle-ci, mais quand elle y arriva, la porte avait été refermée, et le verrou, gelé, rendant la porte impossible à ouvrir en poussant simplement sur celle-ci.

" Nom des déesses... comment vais-je sortir d'ici, maintenant...? "

Était-elle réellement confinée dans cette bibliothèque jusqu'à ce que la glace recouvrant le verrou ne fonde? Elle espérait que non, car cela risquait de prendre énormément de temps. Il était inutile d'ailleurs d'essayer de défoncer les portes, elles sont si lourdes qu'elle se serait disloqué une épaule après deux essais. Ne lui restait pas d'autres choix, elle devait trouver une nouvelle issue.

Zelda observa les alentours. La sphère de lumière brillait toujours dans sa paume ouverte vers le ciel. Elle ne voyait d'autre sortie que la porte... et les grandes fenêtres de la bibliothèque, qui donnaient accès aux remparts. Un sourire satisfait étira ses lèvres rosées. La jeune femme pris donc l'apparence de Sheik, la transformation s'opérant magiquement et instantanément. Elle entreprit ensuite d'escalader l'étagère la plus proche d'elle et, une fois au sommet, de rester en équilibre et la traverser pour atteindre la vitre. Chose plutôt facile. Elle fracassa ensuite la vitre avec son poing et sortit, puis piqua une course sur les remparts entourrant directement le château en tentant de trouver l'endroit où cet homme qu'elle considérait comme un ennemi était allé. Ce fut en courant près d'une fenêtre qui donnait sur la grande salle qu'elle l'aperçut, ayant pris quelqu'un en otage.

Son sang ne fit qu'un tour dans ses veines. Elle recula de la fenêtre, piqua une course et sauta au-travers de la vitre, qui vola en éclats vers l'intérieur. Les gens qui se trouvaient sous la grande vitre se dispersèrent rapidement, laissant le champ libre pour Sheik. Elle aterrit sur ses pieds à la manière d'un chat, ses mains étant au sol. Elle s'était légèrement entaillé la peau des mains avec les éclats de verres qui jonchaient le plancher, mais elle ne s'en souciait guère. Ses yeux flamboyants brillaient de colère alors qu'elle fixait l'ennemi qui retenait ce pauvre homme en otage.

" Lâche-le. Maintenant. "

Son regard chargé de colère demeura fixé sur ce magicien qui avait bien failli la prendre au piège dans la bibliothèque, mais fort heureusement, il ne pouvait pas savoir qu'il avait affaire à la même personne, et cela fit apparaître un vague sourire amusé sur les lèvres de la jeune femme, sourire qui fut dissimulé derrière l'épais foulard blanc qui couvrait la moitié de son visage.